FACE A L'ART NON FIGURATIF
Le raffinement de l'œil est la bonne peinture
jusqu'à preuve du contraire puisque l'original reste supérieur à la reproduction, laquelle n'est jamais qu'un à-peu-près. Mais où est l’extraordinaire ? Qui le jugera ? Faut-il prouver la preuve ?
A vrai dire, on complique la question à plaisir comme on embrouille délibérément les choses quand on veut masquer la vérité. Peut-être suffit-il d’y regarder à deux fois. Qui a le vrai raffinement
a toujours le reste. Il y a des artistes qui n’ont que le reste : Manet avait le raffinement et Meissonier ne l’avait pas. L’exact dans la charpente et dans le détail et l’à-peu-près dans l’harmonie n’est
plus du grand art dans la peinture. On a confondu l’habileté relative du rendu et la bonne peinture. Y regarder à deux fois avec un œil normal devrait suffire. Et sus aux systèmes, bien entendu.
La nature morte ci-contre, nettement plus grande à l'origine, où l'on voyait en plus un verre de vin et une assiette, a été recoupée par le peintre lui-même pour ne conserver que ce délicieux détail.
"Souviens-toi que Manet a fait un chef-d'oeuvre avec une asperge" , lui disait louis Metman. Il y a ici plus d'une asperge, mais cette botte est digne de Manet !
Pour la suite des natures mortes, cliquer ici : Natures mortes 3